Raphaël Glucksmann au cœur d’une polémique pour ses propos sur François Mitterrand et le Rwanda

15 mai 2019 15:09 Mis à jour: 15 mai 2019 18:06

C’est une polémique dont il se serait bien passé: Raphaël Glucksmann, qui multipliera jusqu’au 26 mai les meetings avec les éléphants socialistes, est la cible de 23 anciens ministres PS pour des propos jugés trop critiques sur François Mitterrand et le génocide rwandais.

La tête de liste PS-Place publique partage mercredi soir l’affiche d’une réunion publique à Rouen avec l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira (ex-PRG), avant des meetings jeudi à Lyon avec Bernard Cazeneuve, dimanche à Paris avec Najat Vallaud-Belkacem, mardi à Lille avec Martine Aubry.

Lundi, l’essayiste de 39 ans a reçu le soutien d’un aréopage d’une cinquantaine d’élus des « territoires », dont François Rebsamen, le patron de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNSR), les maires de Nantes et Rennes Johanna Rolland et Nathalie Appéré, la présidente de la région Occitanie Carole Delga.

« Les éléphants veulent sauver Mowgli », s’amuse l’ancien Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Alors que M. Glucksmann peine à décoller du seuil des 5% qui permet d’envoyer des élus à Strasbourg, il apparaît urgent d’aller chercher le « socle » des électeurs socialistes, les quelque 7,5% qui ont voté PS aux législatives de 2017, analyse-t-il.

« Le Rwanda est le plus grand scandale de la Ve République »

Las, cette opération de sauvetage a été percutée par la révélation mardi par le Canard Enchaîné d’une lettre de 23 anciens ministres PS, qui s’insurgent contre des déclarations de M. Glucksmann sur le génocide rwandais.

« Le Rwanda est le plus grand scandale de la Ve République. Gauche et droite ont trempé dedans, même si c’est (François) Mitterrand qui avait lancé cette politique et la portait de la manière la plus radicale et abjecte », avait notamment déclaré M. Glucksmann au Monde le 6 janvier.

La lettre, adressée au Premier secrétaire du PS Olivier Faure, est signée notamment d’Hubert Védrine -son initiateur-, de Bernard Cazeneuve, de Jack Lang, Elisabeth Guigou ou encore de Roland Dumas.

« Il se dit que c’est Hubert Védrine qui a fait ça pour faire plaisir à Emmanuel Macron », glisse un ténor socialiste sous couvert d’anonymat, évoquant une « boule puante de fin de campagne ». « Alors que dans la dernière ligne droite les éléphants devaient soutenir Glucksmann, il y a un brouillage sur la ligne », déplore-t-il.

Des proches socialistes d’Emmanuel Macron pour signer la lettre

Parmi les proches de M. Glucksmann, on souligne que plusieurs des signataires sont des soutiens de M. Macron -M. Védrine, mais aussi Michel Charasse ou Elisabeth Guigou, auteur d’une tribune en ce sens dans L’Opinion mardi.

La position de Raphaël Glucksmann « est claire, elle ne date pas d’hier et elle n’a pas changé. Alors très franchement nous nous étonnons que certains fassent mine de la découvrir et instrumentalisent un sujet aussi grave en pleine période électorale », tempête l’entourage du candidat, rappelant que M. Glucksmann a coréalisé il y a 15 ans un documentaire sur le génocide rwandais, « Tuez les tous ! ».

« J’espère que ce n’est pas une opération macroniste », ironise de son côté un ancien ministre socialiste resté fidèle au PS. « Ce serait paradoxal de se livrer à des opérations politiques de cette nature », quand on sait que la France a promu à la tête de la francophonie Louise Mushikiwabo, « la représentante du gouvernement de Paul Kagamé qui n’a cessé de mettre en cause l’action de la France », pointe-t-il.

Epochtimes.fr avec AFP

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