Seine-Maritime : des gens du voyage s’installent sur un terrain de football et molestent le maire de 72 ans

Par Paul Tourège
28 juillet 2020 13:21 Mis à jour: 28 juillet 2020 13:21

Le maire d’une petite commune a tenté d’empêcher une cinquantaine de caravanes de s’installer sur le terrain de football municipal avant d’être rudoyé par les gens du voyage.

Les faits ont eu lieu le samedi 25 juillet à Longueil, une commune d’un peu plus de 500 habitants située à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Dieppe.

Ce jour-là, une cinquantaine de caravanes des gens du voyage se sont installées sur le terrain du stade de football Jean-Leclerc, en toute illégalité.

Les membres de la communauté des gens du voyage ont ouvert la barrière donnant accès au stade avant d’emprunter le chemin réservé aux véhicules de secours et aux véhicules des agents municipaux en charge de l’entretien du site.

Ils ont ensuite déplacé les plots en béton d’environ 800 kilos alignés aux abords du parking du stade dans l’optique d’empêcher les intrusions. Un dispositif qui n’aura pas suffi à arrêter les membres de la communauté.

Maire de Longueil, Didier Ledrait s’attendait pourtant à l’arrivée des nomades, qui avaient déjà occupé le site il y a deux ans de cela avec une centaine de caravanes. Selon les journalistes de Paris-Normandie, M. Ledrait avait d’ailleurs opposé un refus catégorique à leur venue quelques jours avant qu’ils ne forcent l’entrée du stade Jean-Leclerc.

Samedi dernier, lorsque les caravanes se sont présentées, l’édile a donc décidé de se positionner devant les véhicules pour leur barrer le passage. Une initiative qui n’a pas été du goût des intrus. Ces derniers n’ont en effet pas hésité à molester Didier Ledrait, âgé de 72 ans.

« Ils sont descendus de leurs voitures et à quatre, ils m’ont plaqué contre un arbre. Je suis désabusé. Cela ne sert à rien de porter plainte. Je me sens vraiment seul et délaissé devant de tels problèmes. Les gendarmes sont venus, mais avec neuf hommes seulement, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils ont juste relevé les plaques d’immatriculation », raconte le maire de Longueil dans les colonnes de Paris-Normandie.

« Ce n’est pas tolérable »

Conseillère municipale de la petite commune de Seine-Maritime, Françoise Vallas a assisté à la scène et a eu un échange assez vif avec le responsable des gens du voyage.

« Je lui ai dit qu’il était interdit de rester là. Il m’a hurlé dessus avec des propos assez désobligeants et j’ai vu mon maire se faire bousculer. Ce n’est pas tolérable. Je vais déposer une main courante à la gendarmerie d’Offranville », explique Mme Vallas.

Échaudé par ce nouvel incident avec les gens du voyage, M. Ledrait envisage de transformer le terrain de football municipal, qui accueille l’équipe de Vienne-et-Saâne, pensionnaire du championnat de Régionale 3.

« Il est en bord de route, facilement accessible. Pourquoi ne pas le transformer en aire de loisirs ? Rien que l’année dernière, seulement deux matches de championnat s’y sont déroulés », indique l’édile. En attendant, Didier Ledrait a demandé à la communauté de communes Terroir de Caux d’installer un conteneur à ordures pour préserver la propreté des lieux.

D’après le quotidien régional, la gérante du restaurant La P’tite Pause, établi à proximité du terrain de football, aurait fermé son établissement « par peur » après l’installation des gens du voyage.

« S’il devait y avoir des dégradations au niveau du terrain, nous sommes prêts à dédommager la commune »

Interrogé par les journalistes des Informations Dieppoises, Stenegri, un membre de la communauté des gens du voyage, admet l’installation sauvage des caravanes.

« Mais à chaque fois que l’on fait une demande elle est refusée », précise-t-il. « Il n’y a pas beaucoup d’air de grand passage, on est donc obligé de prendre des emplacements comme celui-ci », ajoute Stenegri.

Revenant sur les violences dénoncées par le maire de Longueil, le membre de la communauté des gens du voyage assure que l’édile « a été pris par la taille, puis soulevé ». Selon lui, Didier Ledrait n’aurait toutefois pas été molesté, mais « seulement porté, puis déplacé sur le côté ».

« On le connaît bien, c’est un homme gentil. Il y a deux ans, quand nous sommes venus, tout s’est bien passé. Nous avions réussi à trouver un arrangement. Samedi, il est arrivé en criant. Il était déjà remonté. Idem pour la conseillère qui s’est montrée très agressive », poursuit Stenegri.

Le représentant des gens du voyage, qui comptent rester sur le site jusqu’au 10 août, affirme « vouloir renouer le dialogue » et « apaiser la situation en trouvant un arrangement » avec la mairie.

« S’il devait y avoir des dégradations au niveau du terrain, nous sommes prêts à dédommager la commune », conclut Stenegri.

 

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