Taïwan: l’ex-adversaire de la présidente perd son mandat de maire

Par Epoch Times avec AFP
6 juin 2020 23:25 Mis à jour: 6 juin 2020 23:43

Han Kuo-yu, rival malheureux de la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen à la présidentielle de janvier 2020, et partisan d’un réchauffement des relations avec Pékin, a perdu samedi son mandat de maire de la ville de Kaohsiung (sud), lors d’un vote au cours duquel les électeurs étaient appelés à se prononcer sur sa révocation.

Selon la commission électorale de la ville, Han Kuo-yu a été révoqué par 97 % des voix. 40 % des électeurs inscrits ont participé au vote.

Han Kuo-yu, 62 ans, membre du Kuomintang (KMT, opposition) qui a été le principal adversaire de Mme Tsai à l’élection présidentielle de janvier 2020, avait remporté la mairie de Kaohsiung en novembre 2018, puis vaincu de puissants rivaux au sein du KMT pour être désigné candidat à la présidentielle de son parti.

Un nouveau revers pour le Kuomintang

Cette éviction représente un nouveau revers pour le Kuomintang, qui milite pour un réchauffement des relations avec la Chine, alors que le PDP et Mme Tsai défendent l’indépendance de Taïwan et rejettent le principe de l’unité de l’île et du continent au sein d’une même Chine.

L’éviction de M. Han a mis en évidence son échec à mettre en pratique les promesses faites aux habitants de Kaohsiung qu’ils deviendraient riches.

WeCare Kaohsiung, l’une des organisations à l’origine du scrutin appelant à le révoquer, a aussi accusé M. Han de manquer à ses devoirs de maire lorsqu’il a pris trois mois de congés pour se consacrer à la course à la présidence moins d’un an après avoir été élu.

Le PDP a qualifié ce vote d' »importante étape pour les progrès démocratiques à Taïwan ».

Une première révocation d’un maire depuis 1996

C’est la première fois qu’un maire est révoqué par les électeurs depuis que Taïwan a levé la loi martiale et organisé sa première élection présidentielle en 1996.

Kaohsiung devra organiser un scrutin dans les trois mois pour élire un nouveau maire, qui assurera le reste du mandat de quatre ans.

Les tensions entre Taipei et Pékin se sont accrues depuis l’élection de Mme Tsai lors de la précédente présidentielle de 2016. La Chine a exclu toute offre de négociation avec Taïwan et intensifié les pressions économiques, militaires et diplomatiques contre une île qu’elle voit toujours comme une province rebelle appelée à revenir dans son giron, par la force si nécessaire.

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