Attentat à la préfecture de police de Paris : hommage national d’Emmanuel Macron aux victimes, Christophe Castaner au rapport

Par Epoch Times avec AFP
8 octobre 2019 09:08 Mis à jour: 8 octobre 2019 13:13

Ce mardi matin, Emmanuel Macron a rendu rend hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris assassinés par leur collègue radicalisé, une attaque sans précédent qui vaut au ministre de l’Intérieur, très critiqué, plusieurs convocations au parlement.

Le chef de l’État, accompagné du Premier ministre Édouard Philippe et des ministres de la Justice Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly, a prononcé un discours à 11H00 dans la cour de la préfecture, où a été abattu Mickaël Harpon, employé comme informaticien.

Auparavant, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre victimes : Damien Ernest, major responsable d’une unité de locale de police (28 ans de service), Anthony Lancelot, gardien de la paix (11 ans), Brice Le Mescam, adjoint administratif principal (6 ans) et Aurélia Trifiro, gardienne de la paix (17 ans).

Le policier stagiaire qui a tué l’assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure.

Juste avant la cérémonie, le silence était pesant dans la cour de la préfecture, où des centaines de personnes étaient rassemblées sous la pluie. Les quatre cercueils recouverts du drapeau français y ont été installés devant le monument aux morts. Les personnels étaient invités à se recueillir devant à la fin de la cérémonie.

Christophe Castaner dans le collimateur

Cet hommage solennel n’offrira qu’un court répit à Christophe Castaner qui a été auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement sur d’éventuels « dysfonctionnements » ayant permis l’attaque.

Le ministre de l’Intérieur et son secrétaire d’État Laurent Nuñez y ont répondu avec « un souci de précision », a déclaré à la presse le président de la délégation parlementaire, Christian Cambon.

« Notre mission de contrôle de l’action du gouvernement vise à déterminer ce qui n’a pas fonctionné, quels sont les dysfonctionnements qui ont malheureusement permis une telle tragédie », a expliqué lundi sur BFMTV Christian Cambon.

« Dysfonctionnement d’État »

Depuis l’attaque, de nombreuses voix accusent les autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars. Selon le ministère, il avait donné des signes de possible radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

L’opposition, à droite et l’extrême droite, crie au « scandale d’État » et exige le départ de Christophe Castaner. Une démission qu’a exclue l’intéressé, tout en reconnaissant un « dysfonctionnement d’État ».

« Un signalement automatique »

Selon un rapport interne de la DRPP, Mickaël Harpon, qui était habilité secret défense, aurait déclaré à deux collègues « c’est bien fait » au sujet de l’attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo, mais ces derniers n’ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie. « Les signaux d’alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur », a accusé M. Castaner. L’agresseur était converti à l’islam depuis une dizaine d’années et fréquentait des membres de la mouvance « islamiste salafiste ».

Deux enquêtes administratives confiées à l’Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre Édouard Philippe.

Sans attendre les conclusions, Christopher Castaner a tenté d’éteindre la polémique en demandant que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais « l’objet d’un signalement automatique », sans plus de précisions. Sur le front de l’enquête menée par les services antiterroristes, l’épouse de Mickaël Harpon a été relâchée dimanche soir à l’issue de trois jours de garde à vue, sans être poursuivie.

Les enquêteurs ont cherché d’éventuels éléments incriminants cette mère de deux enfants qui s’était inquiétée la veille de l’attaque « du comportement inhabituel et agité » de son époux et avait échangé avec lui 33 SMS le matin des faits.

Outre la recherche d’éventuels complices dans les milieux radicaux, les enquêteurs tentent d’éclaircir la nature des informations auxquelles l’assaillant a pu avoir accès à la préfecture, où il travaillait depuis 2003 comme informaticien. Le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a écarté « à ce stade » l’hypothèse selon laquelle il aurait fait partie d’une cellule jihadiste.

Selon Le Parisien, les enquêteurs ont retrouvé une clé USB contenant des vidéos de propagande du groupe État islamique et des coordonnées de collègues. Cette clé a été retrouvée à son bureau, a précisé une source proche du dossier.

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