Tunisie : l’instance électorale toujours sans président

30 octobre 2017 21:11 Mis à jour: 30 octobre 2017 21:02

Bientôt six mois après la démission choc de Chafik Sarsar, les députés n’ont pas réussi à s’accorder sur un successeur parmi les deux candidats à la présidence de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Ils ont repoussé la décision sans donner de date.

« La présidence du Parlement va se réunir avec les chefs des blocs (parlementaires) pour prendre une décision adéquate » sur l’instance électorale, a déclaré le vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdelfattah Mourou.

Officiellement, le quorum n’a pas été atteint à plusieurs reprises dans l’hémicycle, empêchant l’élection. Selon une source parlementaire, c’est parce que les deux principaux partis du pays, Nidaa Tounès et Ennahdha, ne sont pas parvenus à s’entendre sur la personnalité à élire que le vote n’a toujours pas abouti.

L’ancien président de l’Isie, Chafik Sarsar, une personnalité respectée dont l’équipe avait mené à bien la présidentielle et les législatives de 2014, a claqué la porte de l’instance en mai, laissant entendre qu’il ne pouvait plus travailler de manière « impartiale » et « transparente ».

Il a plus tard expliqué qu’en démissionnant, il tirait « la sonnette d’alarme » sur la difficulté d’organiser un scrutin crédible.

Créée après la chute de la dictature en 2011, l’Isie est chargée de préparer les premières municipales depuis la révolution, un scrutin essentiel pour la poursuite du processus démocratique dans l’unique pays rescapé du Printemps arabe.

Initialement prévues pour décembre puis reportées à la demande de partis politiques, ces élections doivent se tenir le 25 mars 2018.

Le président du Parlement européen Antonio Tajani a déclaré lundi devant le Parlement tunisien qu’il était selon lui « important que les élections locales en Tunisie puissent se tenir dans les meilleures conditions ».

« Elles sont nécessaires à l’ancrage de la démocratie locale et au développement économique des régions intérieures de la Tunisie », a-t-il souligné.

Les municipales doivent permettre de doter les autorités locales d’instances élues, pour remplacer les équipes provisoires dites « délégations spéciales » mises en place dans la foulée du soulèvement de 2011, après la dissolution des municipalités.

Les Tunisiens, exaspérés par la dégradation des services et infrastructures et la gestion des villes devenue défaillante, espèrent que cela améliore leur vie quotidienne.

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