Ultime effort de l’Allemande Ursula von der Leyen pour convaincre le Parlement européen

16 juillet 2019 15:38 Mis à jour: 16 juillet 2019 15:51

L’Allemande Ursula von der Leyen a tenté mardi dans un ultime effort de convaincre les eurodéputés de la porter à la tête de la Commission européenne, en mettant l’accent sur ses engagements en faveur du climat.

Cette proche de la chancelière allemande Angela Merkel a aussi mis en avant sa « grande fierté » que ce soit « finalement une femme » qui soit candidate à la présidence de la Commission, rappelant qu’elle était mère de sept enfants. Si le Parlement européen a déjà été présidé par une femme, Simone Veil la première, cela n’a encore jamais été le cas de l’exécutif européen.

S’exprimant avec aisance en français, allemand et anglais pendant son discours et ses réponses aux élus lors d’une séquence longue de quatre heures au Parlement de Strasbourg, Ursula von der Leyen a multiplié les promesses pour tenter d’obtenir le minimum nécessaire des 374 voix pour être élue.

Nombre d’eurodéputés, y compris dans son propre camp de la droite chrétienne-démocrate, ont été frustrés par la façon dont elle a été désignée: après un sommet de trois jours à Bruxelles qui a vu les dirigeants de l’UE faire fi des candidats présentés par le Parlement.

Répondant à la forte mobilisation ces derniers mois des citoyens, et notamment des jeunes, pour l’environnement, elle a promis en ouverture de son discours un « green deal » (« pacte vert ») pour l’UE dès les 100 premiers jours de son mandat. Elle a confirmé son soutien à la neutralité carbone en 2050 qui sera inscrite dans la « première loi européenne sur le climat » et soutenu un objectif plus ambitieux de réduction des émissions CO2 de 50% en 2030, voire de 55%.

Elle a aussi affirmé être « prête », si besoin, à un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, actuellement fixée au 31 octobre.

Une déclaration accueillie par les huées des eurodéputés britanniques pro-Brexit avec leurs petits Union Jack posés devant eux. Leur chef de file, Nigel Farage, lui a rétorqué qu’elle venait juste « de rendre le Brexit encore bien plus populaire au Royaume-Uni ». Ce à quoi Ursula von der Leyen a répondu ironiquement que « Dieu merci on peut se priver de discours » comme le sien.

Cette médecin de profession, âgée de 60 ans, a aussi promis une commission paritaire, un droit d’asile plus uniforme, la reconnaissance du droit d’initiative du Parlement pour des textes de loi,  actuellement réservé à la seule Commission, une convention pour l’avenir de l’Europe et un système de réassurance chômage européen pour aider les pays en crise.

Même si l’actuelle ministre allemande de la Défense, qui doit démissionner de son poste mercredi, a reçu à la fin de son discours des applaudissements nourris, debout pour les députés du PPE (droite), du bout des doigts du côté des Verts, son élection reste incertaine.

Certes, le PPE (Parti populaire européen), principale force de l’Assemblée de Strasbourg avec 182 élus, lui a promis ses voix. Les libéraux-centristes de Renew Europe (108 élus), formation à laquelle appartiennent les élus français partisans du président Emmanuel Macron, se sont dits aussi prêts à la soutenir. « Dans la mesure où vous assumez votre indépendance et la force nécessaire pour rendre l’Europe indépendante », a demandé le Roumain Dacian Ciolos, chef de Renew Europe.

En revanche, les socialistes (154 élus) ne se sont engagés à rien, ses compatriotes dans le camp social-démocrate étant particulièrement virulents contre la candidature d’Ursula von der Leyen pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.  Malgré les promesses de son discours, les Verts (74 élus) ont clairement exclu de voter pour elle, tout comme l’extrême gauche (GUE/NGL, 41 élus).

Source potentielle d’embarras pour Ursula von der Leyen, la balance pourrait pencher d’un côté ou de l’autre avec les voix des eurosceptiques. Les Conservateurs et réformistes (CRE, 62 élus, dont ceux du PiS polonais) sont restés flous.  Le groupe d’extrême droite « Identité et Démocratie » (73 membres, dont ceux de la Ligue italienne, du Rassemblement national RN français et de l’AfD allemand) devrait voter contre, ce dont la ministre allemande s’est dit « quelque peu soulagée ».

Les groupes politiques du Parlement vont se réunir dans l’après-midi avant le vote, qui se déroulera à partir de 18H00 (16H00 GMT) à bulletins secrets et dont le résultat est attendu vers 19H30.

Si elle échoue, Ursula von der Leyen n’aura pas de seconde chance. Le Conseil européen aurait alors un mois pour présenter un nouveau candidat, qui serait soumis au vote du Parlement en septembre. Une situation qui risquerait de provoquer une crise institutionnelle au sein de l’UE.

E.T avec AFP

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