Hommage à l’ex-président irakien Talabani

6 octobre 2017 15:00 Mis à jour: 6 octobre 2017 17:36

Des dizaines de milliers de personnes, dont des dirigeants irakiens et kurdes, ont rendu un vibrant hommage à l’ex-président d’Irak, le Kurde Jalal Talabani, lors de ses funérailles au Kurdistan.

Portant des drapeaux verts de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK) avec l’effigie du fondateur du parti, Jalal Talabani, ils ont bloqué durant trois heures le cortège qui devait se rendre de l’aéroport à la grande mosquée de son fief de Souleimaniyeh, une province du Kurdistan dans le nord de l’Irak.

Des gens pleuraient, voulaient embrasser la voiture transportant le cercueil en criant « yekdaka » (« juste un moment » en kurde), qui a mis du temps pour se frayer un chemin à travers la foule pour parvenir à la mosquée.

L’ancien président irakien a été mis en terre près de son bureau et de sa maison.

Vétéran de la cause kurde, Jalal Talabani est mort mardi en Allemagne à l’âge de 83 ans, après y avoir été hospitalisé d’urgence.

L’avion d’Iraqi Airways transportant sa dépouille a atterri dans la matinée à Souleimaniyeh, en dérogation à l’interdiction des vols internationaux imposé au Kurdistan par le pouvoir à Bagdad pour riposter au référendum d’indépendance organisé fin septembre dans cette région autonome.

Le tapis rouge a été déroulé et une haie d’honneur s’est formée sur le tarmac de l’aéroport. La veuve de Jalal Talabani, Hero, est descendue de l’appareil accompagnée de ses deux fils.

Sous des tentes blanches installées à proximité ont pris place son vieil adversaire, le président du Kurdistan Massoud Barzani, le Premier ministre kurde Nechervan Barani, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif ainsi que des représentants politiques kurdes de Syrie, d’Iran et de Turquie.

L’actuel président d’Irak, le Kurde Fouad Massoum, et le ministre irakien de l’Intérieur Qassem Al-Araji ainsi que le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, étaient également présents, alors que le pouvoir central et le Kurdistan sont en crise ouverte depuis le référendum controversé du 25 septembre.

Les personnalités ont déposé des couronnes de fleurs sur le cercueil recouvert du drapeau kurde, rouge blanc et vert avec un soleil au centre. Les hymnes nationaux irakien et kurde ont été joués. Le cercueil a été ensuite transporté à la mosquée.

C’est la première fois depuis la chute de la royauté en 1958 que l’enterrement d’un président a suscité une telle ferveur, car beaucoup de ses prédécesseurs sont morts exécutés ou en exil.

Le général Abdel Karim Kassem, tombeur de la monarchie a été exécuté en 1963, son successeur le colonel Abdel Sallam Aref a péri dans un accident d’hélicoptère en 1966 et son frère Abdel Rahmane Aref, président de 1966 à 1968, est mort en 2007 exil en Jordanie. Ahmad Hassan Bakr, président de 1968 à 1979, est mort en 1982 et avait bénéficié d’une petite cérémonie militaire. Saddam Hussein, qui a présidé l’Irak de 1979 à 2003, a pour sa part été exécuté en décembre 2006.

Affaibli par la maladie depuis plusieurs années, Jalal Talabani est mort en Allemagne où il avait dû être transporté juste avant la tenue du référendum au Kurdistan, en raison de la détérioration de son état de santé.

Négociateur habile et politicien aguerri par de longues années de lutte pour la cause kurde, il a été le premier président kurde de l’Irak (2005-2014).

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.