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« 36 salles de shoot à Paris » : la droite tire la sonnette d’alarme, la gauche dément

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Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire : "Concentrer les salles de consommation ? Non ! ', alors qu'elle participe à une manifestation contre l'insécurité causée par les toxicomanes du crack à Paris, le 2 octobre 2021.

Photo: Crédit photo THOMAS COEX/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

La droite parisienne, et en particulier les membres du groupe Changer Paris de Rachida Dati, affirme depuis plusieurs jours que la majorité municipale envisage l’ouverture de 36 salles de shoot dans la capitale.
Une pétition, intitulée « Stop aux salles de shoot ! », circule actuellement sur les réseaux sociaux. Elle permet notamment de vérifier si votre domicile se trouve proche ou non de l’un de ces lieux, également appelé « salle de consommation à moindre risque ».
Près de 3500 personnes ont signé la pétition
« La gauche parisienne prévoit d’ouvrir 36 nouvelles salles de consommation de drogue. Découvrez si votre quartier est concerné et agissez maintenant », indique la pétition sur le site stopauxsallesdeshoot.fr, qui propose aux riverains trois étapes pour « protéger [leur] quartier et faire entendre [leur] voix » et ainsi rejoindre le « mouvement citoyen ». À ce jour, près de 3500 personnes l’ont signée.

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La pétition mentionne que six députés, dont Emmanuel Grégoire et Céline Hervieu, tous deux membres de la majorité d’Anne Hidalgo, ont signé une proposition de loi « visant à ouvrir une salle de shoot dans chaque centre d’accueil de toxicomanes (Caarud et de Csapa) ». Un lien, qui permet d’accéder au site l’Assemblée nationale, renvoie à la proposition de loi numéro 1325, déposée notamment par la députée socialiste Anna Pic le jeudi 17 avril 2025 et visant à « pérenniser les haltes soins addictions ».
Insécurité, trafic de drogue et échec de santé publique
La campagne du groupe Changer Paris explique via sa pétition que les salles de shoot « créent de l’insécurité » – rixes, agressions, dégradations, vols, etc. – et « dégradent la qualité de vie des riverains », tout en soulignant que ces lieux sont « aussi un échec en termes de santé publique » car ils n’ont permis de conduire « aucun toxicomane vers le sevrage », ceux-ci étant au contraire maintenus dans leur addiction. En outre, la droite parisienne dénonce le coût de ces structures, financées par le contribuable, affirmant qu’« une seule salle de shoot coûte 3 millions d’euros par an ».
Elle dénonce aussi le fait que la « dépénalisation à proximité des salles entraine la création de marchés de drogues dans nos rues », ajoutant que cela « permet l’implantation de commerces de façade pour blanchir l’argent du trafic ».
Pour tenter d’endiguer ce problème, le groupe d’opposition propose même des « alternatives », à savoir « une prise en charge complète autour de soins médicaux, d’un hébergement accompagné, et une réinsertion sociale et professionnelle au sein de structures éloignées des fortes densités de population ».
« Il aurait fallu lire jusqu’au bout le texte »
Cependant, plusieurs élus de gauche ont estimé que l’information sur l’ouverture de 36 nouvelles salles de consommation de drogue était erronée. La proposition de loi vise uniquement à permettre, avec l’accord de plusieurs autorités (ARS, ministre de la Santé, maires concernés), la transformation éventuelle de centres d’accueil spécialisés (Caarud et Csapa) en Haltes soins addiction (HSA), rapporte Le Parisien. Il ne s’agit donc pas d’une transformation automatique ni d’un plan d’ouverture massif.
Anna Pic a en effet expliqué au quotidien francilien qu’il s’agit surtout de prolonger l’expérimentation actuelle des Haltes soins addiction de Paris et Strasbourg, qui doit s’achever fin 2025, et que le texte est encore loin d’être inscrit à l’ordre du jour.
« Il aurait fallu lire jusqu’au bout le texte. Il y est bien écrit que c’est par arrêté du ministre chargé de la Santé, pris après avis du directeur général de l’agence régionale de santé, territorialement compétente, en concertation avec le maire de la commune concernée et le maire d’arrondissement », souligne la députée socialiste.
« Un tir de barrage avant que les Parisiens aient mal »
Mais ces arguments peinent à convaincre Aurélien Véron, le porte-parole (LR) de Changer Paris. « Il faut marquer le coup tout de suite car une fois que c’est voté, on connaît la mairie de Paris : elle a envie de multiplier les Haltes soins addiction », assure-t-il, estimant que cette campagne est « un tir de barrage avant que les Parisiens aient mal », relatent encore nos confrères.
Selon les données du commissariat du Xe arrondissement, la délinquance n’aurait pas augmenté autour de l’actuelle salle de shoot. Celle-ci fermera fin 2025, si l’État ne renouvelle par l’expérimentation.