Ille-et-Vilaine: pour avoir accouché à la maison, son nouveau-né et sa fille de 2 ans sont placés, elle qualifie cet acte d’«enlèvement»

Par Emmanuelle Bourdy
15 juin 2022 14:22 Mis à jour: 15 juin 2022 16:20

Cette histoire, qui avait commencé comme un conte de fée, vire au cauchemar pour les parents de Nausicaa et Lou. Elle agite les réseaux sociaux depuis quelques jours.

Un jeune couple résidant à Vitré (Ille-et-Vilaine), s’est vu retirer la garde de ses deux filles quelques jours seulement après la naissance de leur deuxième enfant. Le nouveau-né et sa sœur, âgée de 2 ans, ont été placés ce vendredi 10 juin auprès des services de l’Aide sociale à l’enfance, ainsi que le relate Actu.fr. La maman, qui avait donné naissance à sa seconde fille à la maison et sans assistance médicale, qualifie cet acte d’ « enlèvement ». Depuis, les parents n’ont pas pu revoir leurs filles.

« La dame a paniqué en voyant que nous n’avions eu aucune assistance médicale chez nous »

Raphaël et Noémie, les parents des deux petites, sont bouleversés par cette terrible affaire qui avait pourtant commencé par un heureux événement. La mère de famille avait donné naissance à Lou, ce vendredi 3 juin, et les choses se sont gâtées lorsque le père est allé déclarer la petite en mairie. « Lorsque mon compagnon est allé déclarer la naissance de notre fille à la mairie, la dame a paniqué en voyant que nous n’avions eu aucune assistance médicale chez nous. Elle a appelé la PMI (Protection maternelle et infantile) », raconte la jeune mère de famille sur les réseaux sociaux.

Ce lundi 13 juin, la mairie de Vitré a donné sa version des faits dans un communiqué, affirmant avoir « respecté la réglementation », rapporte Actu.fr. « L’officier d’état civil ayant constaté que l’enfant était vivant, les conditions de l’article 271 de l’instruction générale relative à l’état civil étant remplies, la déclaration de naissance a été rédigée au dernier jour du délai des 5 jours fixé par la réglementation, le mercredi 8 juin à 10 h 38 », explique-t-elle, ajoutant que l’agent a informé la PMI, « des circonstances particulières et de l’absence de visite médicale » entourant cette naissance, dans un contexte de « risque pour la santé de l’enfant ».

« Le pédiatre nous dit que tout allait bien »

Il a été demandé aux parents de soumettre le bébé à une visite médicale, ce qu’ils ont fait. À l’issue de celle-ci, « le pédiatre nous dit que tout allait bien », précise la maman, et il a précisé qu’un médecin de la PMI passerait à leur domicile dans l’après-midi même.

La mairie de Vitré souligne qu’il est effectivement nécessaire aux parents de fournir un certificat médical, afin de « s’assurer que l’enfant est en bonne santé », celui-ci devant être né « vivant et viable », mais également pour « vérifier que la mère indiquée dans la déclaration a bien accouché et qu’il ne s’agit pas d’un « vol » d’enfant ou d’une gestation pour autrui ».

« Nous allons prendre vos enfants. Il y a suspicion de maltraitance »

Mais dans l’après-midi, la mère des fillettes a vu débarquer « trois voitures de la gendarmerie », et dix gendarmes sont ensuite entrés dans sa maison. L’un d’eux a dit : « Nous allons prendre vos enfants. Il y a suspicion de maltraitance », raconte la jeune femme.

Daliborka Milovanovic, du collectif La révolte des mères, accompagne Raphaël et Noémie dans cette affaire. Elle a déclaré à Actu.fr : « Les enfants ont été emmenés par les services sociaux, encadrés par des gendarmes, sans aucun document. » Les parents n’ont reçu l’ordonnance de placement provisoire que ce lundi, et les fillettes se trouvent donc en pouponnière à Chantepie, près de Rennes. Depuis, Raphaël et Noémie s’y sont rendus et ont tenté de voir leurs filles mais en vain. « On leur aurait dit qu’ils ne verraient plus leurs enfants », indique encore la militante du collectif La révolte des mères.

« Les motifs de l’ordonnance de placement provisoire sont abusifs »

« Compte tenu des éléments exposés dans ce rapport, le Parquet a ordonné le placement provisoire de ces deux enfants auprès des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) avant de saisir le juge des enfants pour statuer sur cette situation », explique encore dans son communiqué le Département d’Ille-et-Vilaine, dont la PMI dépend. Les services départementaux, qui ont effectué un signalement, stipulent que « des éléments de risque de danger sur la santé et le suivi médical » des deux enfants ont été identifiés.

Pour Daliborka Milovanovic, « les motifs de l’ordonnance de placement provisoire sont abusifs et sujets à interprétation ». « On ne sépare pas un nouveau-né de sa mère », s’indigne-t-elle. Depuis, les parents se sont entourés d’une avocate afin de suspendre la décision, voire modifier les conditions du placement.

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