« On devait accueillir des enfants de quartier » : près de 200 caravanes s’installent sur des terrains de rugby à Marseille

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Photo: Crédit photo NICOLAS GUYONNET/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Sur un stade, dans le 11e arrondissement de Marseille, près de 200 caravanes se sont installées. Le lieu devait accueillir environ 300 enfants issus de quartiers prioritaires pour un stage de rugby cet été. Le président du club Marseille Rugby Méditerranée, Augustin Marie, est dépité de devoir annuler ce projet et pointe un « abandon de l’État ».
Sur les trois terrains dont il avait besoin, le club de Marseille Rugby Méditerranée va devoir se contenter d’un seul. En cause, l’installation depuis dimanche dernier de près de 200 caravanes appartenant à des gens du voyage. En juin dernier, le stade du mouton avait déjà été envahi.
« On s’est défendus du mieux qu’on pouvait pour conserver un terrain »
En voyant les premières caravanes arriver, nombre de bénévoles se sont mobilisés et la police nationale est également intervenue, en vain. Les contrevenants ont rapidement pris possession des lieux, s’installant de manière tout à fait illégale sur deux des trois terrains de rugby.
Augustin Marie décrit auprès du Figaro une situation « très électrique entre le maire de secteur, nos bénévoles, eux et les forces de l’ordre ». « On s’est défendus du mieux qu’on pouvait pour conserver un terrain », raconte-t-il, s’agaçant : « Ils nous parlent de rester quinze jours. Ils font un peu ce qu’ils veulent ! »
Au micro de RMC-BFMTV, le gérant du stade précise ce mardi que les bénévoles « se sont relayés toute la journée » afin de « faire barrage » et « tenter de préserver » leurs intérêts. « Sur place les autorités nous ont même demandé d’enlever les véhicules qu’on avait mis en travers pour les laisser rentrer », se désole-t-il, assurant ne rien avoir lâché pour autant.
« Ces gens étaient très agressifs et incisifs »
Augustin Marie regrette fortement les conséquences d’un tel incident. « Il ne va rien se passer pendant quinze jours alors que l’on devait accueillir des centres sociaux et des enfants de quartier. On va aussi devoir expliquer aux salariés qu’ils pourront pointer au chômage partiel ». L’homme exprime également son inquiétude de voir son stade, fréquenté par 689 licenciés, devenir une « cible » de la part de la communauté des gens du voyage.
De son côté, le maire (LR) des 11e et 12e arrondissements de Marseille Sylvain Souvestre souligne que ces gens « étaient très agressifs et incisifs » et déplore le « silence » de la municipalité. « Ce regroupement, contrairement au précédent de courant juin, est plus virulent et provoque volontairement les pouvoirs publics », pointe d’ailleurs l’édile dans un courrier adressé au maire de Marseille Benoît Payan.
Dans cette lettre, l’élu des 11e et 12e arrondissements de la cité phocéenne invite également Benoît Payan à saisir la justice en référé conservatoire afin de permettre l’expulsion des caravanes en moins de 96 heures. Par une telle action, il espère « afficher la volonté politique de faire cesser ces intrusions illégales, au détriment des familles, des associations et des riverains ». « Nous devons montrer collectivement que tout ce qui est hors cadre légal sera sanctionné, et qu’aucun laxisme ni aucune tolérance ne seront acceptés », conclut-il.
« La pelouse est cramée, les robinets des vestiaires ont été cassés »
Augustin Marie constate avec amertume qu’au niveau de la responsabilité, la métropole, la Ville, le département et la région se renvoient la balle. « Mais nous aujourd’hui, on est au milieu et on ne peut plus jouer au rugby sur nos terrains », mentionne-t-il sur RMC-BFMTV, indiquant vouloir porter plainte pour intrusion illégale.
Il ne cache pas non plus sa colère de voir les lieux endommagés, comme cela s’est déjà produit en juin dernier après le passage d’une autre communauté de gens du voyage. « Ils sont restés 15 jours, mais la pelouse est cramée, les robinets des vestiaires ont été cassés et l’eau coulait à flots », détaille impuissant Augustin Marie auprès de France 3 Provence-Alpes. Des dégâts ont d’ores et déjà été constatés lors de l’intrusion illégale de ce dimanche, des chaînes et des cadenas du portique anti-intrusion ont notamment été cassés.
Sur France 3, Sylvain Souvestre pointe encore un autre problème, celui du « bouche-à-oreille ». « On n’a pas le temps de sécuriser les lieux entre deux arrivées ! » regrette-t-il, inquiet à l’idée d’une possible troisième intrusion.

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